Les articulateurs
La taille et la forme du tractus vocal varient dans des proportions considérables, car les parois de ces cavités traversées par la fourniture laryngée sont sous la dépendance d’organes mobiles eux-mêmes capables de mouvements fins et extrêmement précis : le maxillaire inférieur, la langue, les muscles du pharynx, le voile du palais, les lèvres, et le larynx.
Le maxillaire inférieur ou mandibule
Le maxillaire inférieur est relié au crâne par l'articulation temporo-mandibulaire. Ses mouvements sont sous la dépendance des muscles masticateurs et en particulier du muscle masseter (élévation de la mandibule et fermeture buccale) et des muscles sus-hyoïdiens (abaissement de la mandibule et ouverture buccale).
Sur le plan phonatoire, l'ouverture de la mandibule entraîne un agrandissement de la cavité buccale par abaissement du plancher buccal, ainsi qu'un recul de la base de langue avec resserrement de la cavité pharyngée.
La langue
La langue présente une structure extrêmement complexe. Ses muscles sont au nombre de 17 (8 muscles pairs et un muscle impair) et ses mouvements sont nombreux et variés. Organe d’une très grande flexibilité, la langue peut se mouvoir dans toutes les directions et s’incurver de la pointe, du dos et des bords. Sa base, postérieure, est relativement peu mobile et prend appui sur l’os hyoïde. Embryologiquement, la base de la langue a une origine très proche de l’épiglotte, cartilage le plus haut du larynx. Ainsi, du fait de ses rapports avec l’os hyoïde et l’épiglotte, les mouvements et le niveau de tonicité de la langue influencent considérablement le fonctionnement laryngé.
La position plus ou moins avancée de la base de la langue dans la cavité buccale influence la taille du résonateur pharyngé.
La pointe ou apex, antérieure, est très souple et peut prendre les formes les plus diverses.
Dans la production des voyelles, la langue réalise dans le conduit oral une constriction plus ou moins large selon son degré d'élévation dans la cavité buccale. Le point de rapprochement maximal entre la langue et le plafond de la bouche détermine le lieu d'articulation. Cette constriction provoque une segmentation du conduit vocal en cavités de résonance distinctes, la cavité avant ou buccale en aval, et la cavité arrière ou pharyngale en amont.
Les muscles du pharynx
Le pharynx est un conduit musculo-membraneux qui s'étend verticalement depuis le larynx en bas jusqu'à la cavité buccale et aux fosses nasales en haut.
Ce conduit à la forme d'un entonnoir irrégulier dont la longueur et le diamètre peuvent varier en fonction de l'activité des muscles qui le constituent. Ces derniers se divisent en :
- Muscles élévateurs (muscles du voile du palais, muscles élévateurs du larynx)
- Muscles constricteurs : en se contractant, ces muscles rétrécissent les diamètres antero-postérieur et transversal du pharynx.
Le larynx
Le larynx constitue la limite inférieure de l'entonnoir pharyngé. En fonction de sa position dans le cou, il va donc modifier la longueur du résonateur pharyngé.
Toute élévation du larynx raccourcit la longueur du pharynx, alors que tout abaissement laryngé allonge la cavité pharyngée.
Le voile du palais
Le voile du palais est une cloison musculo-membraneuse mobile qui prolonge en arrière et en bas la voûte palatine.
Sa face antero-inférieure (buccale) est concave, sa face postéro-supérieure est en continuité avec le plancher des fosses nasales.
Son bord postérieur présente un prolongement conique médian : la luette. De chaque côté de la luette, le bord postérieur présente 2 replis curvilignes : les piliers antérieur et postérieur du voile du palais. Entre les piliers se loge l’amygdale palatine.
Le voile du palais est constitué par une aponévrose (lame fibreuse) sur laquelle s'insèrent des muscles (5 paires), le tout recouvert d'une muqueuse.
Le voile du palais est une « porte » qui autorise ou pas le passage de l’air vers les cavités nasales.
Elevé et plaqué contre la paroi pharyngée postérieure, le voile oblige le son laryngé à transiter par la cavité buccale. En fonction de sa position plus ou moins élevée, le voile influence la taille du résonateur pharyngé et du résonateur buccal.
Abaissé, le voile autorise le son laryngé à pénétrer dans les fosses nasales, permettant ainsi la nasalisation des sons.
Les lèvres
A l'état de repos, les lèvres se situent au contact l'une de l'autre. Dans la parole, elles produisent des mouvements complexes modifiant la longueur du résonateur buccal.
Pour la réalisation de certaines voyelles, la projection en avant et l’arrondissement des lèvres déterminent un petit résonateur qui modifie la cavité buccale en l’allongeant.